Le « super bio cru » ou le « lightly processed organic » : Nouvelle sous-segmentation dans le bio ?
Le point de départ : Le process de fabrication est susceptible de « dégrader » la qualité d’un produit, ce qui est d’autant plus dommageable pour un produit bio sensé être plus riche en nutriments qu’un produit conventionnel : Les hautes températures, les traitements mécaniques dénaturent le chocolat et lui font perdre tout ou partie de ses vitamines et anti oxydants.
D’où l’idée d’un chocolat le moins transformé possible et… cru ! Pour booster encore ses bénéfices santé, on lui ajoute des probiotiques et des anti oxydants et le voici transformé en superfood chocolate !
La limite, c’est qu’on fait table rase de tout ce que l’on a raconté au consommateur pendant des années : Fini le savoir faire chocolatier, fini l’expertise de torréfaction. Fini aussi l’image de produits stables et inertes que l’on consomme simplement pour se nourrir ou parce qu’on est gourmand.
Ce superfood n’est pas du chocolat au sens où on l’entend habituellement, d’ailleurs il n’en porte pas le nom (probablement pour des raisons réglementaires). C’est un superfood vivant, actif et presque explosif.
Et, malgré un pack sympathique qui joue des codes affectifs et promet du plaisir à la dégustation, la question du gout reste entière. D’un autre coté, le gout ne constituerait pas la motivation première qui serait plutôt d’améliorer sa santé, de travailler son énergie, de doper son immunité…
Dans cette niche du « lightly processed organic » ou du carrément « cru », peuvent entrer certains pains bios dont on broie les céréales à la meule de pierre et qui sont cuits « à chauffage indirect » (Lemaire), des pâtes, des huiles… et pourquoi pas des cosmétiques.
En tout cas, le marché bio se sophistique et d’autres pistes sont trouvées pour créer de la valeur. Qui vivra (en forme) verra…